Par l’intermédiaire de Christophe Depaus, j’ai eu la chance et le privilège de participer en décembre au stage sur le souffle et le kokkyu organisé dans son dojo le Ren Shin Kan, sous la direction de Michel Raji, lui-même invité par Yumma Mudra, fondatrice du projet Danza Duende, experte dans l’exploration artistique du mouvement en pleine conscience et compagne de Christophe. Nous étions donc une trentaine de pratiquants de différents horizons, tels l’Aïkido, la danse, la biodynamique … à venir découvrir le travail de Michel Raji.


Tout d’abord, qui est Michel Raji ? Michel Raji est un artiste aux multiples facettes : danseur, chorégraphe, classique et contemporain, pédagogue et sans cesse apprenant … Il se définit lui-même comme un “Chorésophe”. La “Chorésophie” (du Latin chorus – la ronde, le cercle – et par extension la spirale – et du Grec sophia – la sagesse) est une voie reliant techniques et formes esthétiques dans un mouvement universel, une co-naissance retrouvée et appartenant à une lignée de sagesse antique. C’est la respiration dans le lieu et l’instant dans un souffle vital.

La dernière partie du stage s’est vue consacrée au travail de la synchronisation du geste et du souffle en coordination avec les autres membres du groupe. Tous disposés en un grand cercle, nous avions l’occasion de transmettre un bâton à notre voisin de droite tout en recevant celui de notre voisin de gauche, le tout selon le rythme sonore guidant les respirations. Finalement nous avons pu expérimenter les subtilités de la rotation en nous inspirant d’exercices variés proposés. Michel Raji nous guidait dans une rotation sur nous-même en nous repérant dans l’espace avec l’axe vertical de notre bâton tenu en main droite. Emportés par le mouvement, il nous a exhortés à accélérer la rotation de manière graduelle pour atteindre une vitesse que j’ai ressentie comme vertigineuse. Cependant à aucun moment durant l’exercice je n’ai ressenti de gêne à la tête ou dans mon équilibre. En respectant les consignes de Michel Raji, cette rotation infinie devenait apaisante, relaxante et presque naturelle, comme une transe ou une méditation profonde. Au travers des rythmes respiratoires, des gestes et des sons, du mouvement, j’ai pu ressentir la relation du souffle à l’énergie, de la verticalité du corps à la spirale.

Pour conclure, la découverte du travail de Michel Raji ne fait que confirmer mon ressenti selon lequel les arts martiaux et les arts d’expression corporelle sont d’une proximité étonnante pour qui veut bien faire fi des préjugés et ouvrir son esprit à un travail de recherche et de découverte d’une richesse incommensurable. La complémentarité des disciplines, l’esprit universel qui les sous-tend et la confiance entre les protagonistes sont les piliers d’une pratique réellement enrichissante et (re)vitalisante.

Merci à Michel, Yumma et Christophe pour cette initiative qui, je l’espère, sera renouvelée dans un avenir plus ou moins proche.